un documentaire Arte, disponible jusqu’au 25/05/2025.
Si la production durable et le bien-être animal figurent au rang des préoccupations actuelles, les principes de l’agriculture biologique datent d’une centaine d’années. Ce documentaire retrace ses grandes évolutions, des prémices du mouvement jusqu’à sa reconnaissance à l’échelle européenne.
Voir le texte et le documentaire sur le site d’Arte.
« Au cours du XIXe siècle, la mécanisation de l’agriculture allège le travail des paysans, tandis que les premiers engrais chimiques font leur apparition. Après la Première Guerre mondiale, les excédents d’ammoniaque – nécessaire à la fabrication des explosifs – sont transformés en engrais azotés et utilisés comme arme contre la crise alimentaire qui frappe l’Europe. Les rendements augmentent, mais les sols se dégradent. Des hommes et des femmes réfléchissent alors à de nouvelles méthodes pour préserver la terre. En 1924, le philosophe autrichien Rudolf Steiner pose les bases de l’agriculture biodynamique au cours d’un cycle de conférences en Silésie : la ferme est pensée comme un organisme vivant autonome, nourri avec des préparations naturelles, en suivant les rythmes cosmiques. Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le modèle de l’agriculture intensive s’impose, à grand renfort de substances chimiques. En réaction aux ravages environnementaux et sanitaires causés par cette quête de productivité, un nombre croissant d’exploitants se tournent vers le bio dès les années 1960-1970. La mobilisation politique de ces précurseurs, boostés par la demande de produits alimentaires sains, aboutit à l’adoption d’un règlement européen encadrant la production biologique en 1991. »
Pionniers et continuateurs
« On dénombre aujourd’hui un demi-million d’exploitations bio à travers le continent. Le réalisateur Marvin Entholt retrace l’émergence de ce mode de production respectueux de l’environnement, qui veille au bien-être animal, préserve la fertilité des sols et n’emploie pas d’intrants chimiques. Mettant en lumière ses pionniers (Rudolf Steiner, l’écologiste britannique Eve Balfour…), le film donne aussi la parole à leurs successeurs, qui ont contribué à son essor : l’agriculteur et scientifique français Philippe Desbrosses, l’agronome Hartmut Vogtmann, qui fut le premier directeur de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (le FiBL, leader mondial dans ce domaine), ou encore Helmy Abouleish, qui a repris les terres en biodynamie plantées par son père, Ibrahim, dans le désert égyptien. Un retour éclairant sur l’histoire centenaire d’un mouvement qui a transformé l’agriculture et la façon de penser l’alimentation ». (Auteur de ce texte : Arte)